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LE TIDJANISME 
 
 
 
 
 
 
 
Le tidjanisme, confrérie fondée à Fez au milieu du XVIIIe siècle, se développe en Afrique occidentale avec El Hadj Omar Tall. 
Il s'enracine et se diffuse au Sénégal sous l'action d'El Hadj Malick Sy et devient la première confrérie par le nombre de ses adeptes. 
 
 
 
 
 
Origine et formation du tidjanisme.  
Le tidjanisme au Sénégal , d'El Hadj Omar Tall à El Hadj Malick Sy.  
La dissidence tidjane, du niassisme au hamallisme.  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ORIGINE ET FORMATION DU TIDJANISME 
 
 
La naissance du tidjanisme 
 
 
Le tidjanisme est fondé par Sidi Ahmed Ben Mohammed Ben Al Moktar al Tidjani, né en 1737 près de Laghouat en Algérie. Une vision du prophète révèle à Ahmed Al Tidjani qu'il a été choisi comme guide spirituel et lui enseigne le rituel religieux de sa confrérie. Al Tidjani voyage beaucoup, mais Fez reste le centre de son activité où bien accueilli par le sultan du Maroc, il fonde un centre de prière, une "zaouia". 
 
Sa piété exemplaire, son rayonnement spirituel, sa disponibilité et ses contacts simples et directs avec tous les croyants quelque soit leur hiérarchie sociale, attirent de nombreux disciples, venus de toutes les régions, à Fez. 
 
Mohammed Al Hafiz Ben Moktar de la famille maraboutique maure des Idouali, qui introduit le tidjanisme en Mauritanie au début du XIXe siècle, est initié à Fez par Ahmed al Tidjani. 
 
Le fondateur de la confrérie tidjane meurt en 1815 à Fez, son tombeau est un lieu de pèlerinage. Ses disciples diffusent le tidjanisme au Maghreb et en Afrique Occidentale.  
 
 
 
 
Les bases du tidjanisme 
 
 
Les idées d'Amed el Tidjani sont exposées par son disciple Ali Harazin dans son livre "Djawahir al maani" (les joyaux des idées). Elles se basent sur les révélations faites par le prophète à son fondateur. 
 
La base du tidjanisme est le recueillement du fidèle dans la vie active. Il n'y a pas rupture entre la vie religieuse et les occupations de tous les jours. 
 
Les litanies enseignées par le prophète, récitées en plus des cinq prières quotidiennes obligatoires, permettent aux disciples d'accéder directement au prophète Mohammed et à Dieu. Elles ne rendent plus les pratiques ascétiques indispensables. 
 
Le tidjanisme est une religion intérieure fondée sur l'enseignement coranique et l'adhésion individuelle du disciple. 
 
Les milieux citadins, peu enclins à la vie contemplative, apprécient la simplicité du rituel, ce qui contribue à l'expansion et au succès du tidjanisme. 
 
 
 
 
 
 
 
 
LE TIDJANISME AU SENEGAL, D'EL HADJ OMAR TALL A EL HADJ MALICK SY 
 
 
 
El Hadj Omar Tall, Khalife des tidjanes pour le Soudan 
 
 
El Hadj Omar Tall est initié au tidjanisme dans le Fouta Djalon par un cheikh peulh, Omar Ben Saïd, lui même formé par la grande famille maraboutique des Idouali. 
 
A 23 ans, El Hadj Omar entreprend le pèlerinage à la Mecque. Le voyage dure de 1827 à 1832. En Orient il se déplace plusieurs fois entre le Caire, Médine, La Mecque, Jérusalem et approfondit son instruction religieuse. 
 
Il reçoit à Médine le titre de Khalife des tidjanes pour le Soudan du Cheikh Mohammed el Ghali, disciple direct du fondateur du tidjanisme Cheikh Tidjane. 
 
De retour au Fouta Djalon, El Hadj Omar s'installe à Dyengounko qui devient la première base du tidjanisme, puis à Dinguiraye en 1850 où il crée un centre religieux, une "zaouia" avec la construction d'une grande mosquée - Dinguiraye constitue encore aujourd'hui un haut lieu de l'islam tidjane. 
 
Le tidjanisme établit le contact direct entre le chef, El Hadj Omar Tall et les simples adeptes. Les castes ou le cadre ethnique ne constituent plus des facteurs d'exclusion. Il donne à tous la possibilité d'accéder aux plus hautes fonctions par le courage, le talent ou la science. 
 
Il a de ce fait un caractère révolutionnaire et relativement démocratique, d'où le prodigieux succès d'El Hadj Omar auprès des masses qui souffrent de l'oppression dans certains royaumes. 
 
 
El Hadj Malick Sy, premier Khalife général des tidjanes du Sénégal 
 
 
 
El Hadj Malick Sy. 
 
Né en 1855 dans le village de Deufall, dans le département de Dagana, d'un père toucouleur et d'une mère wolof, El Hadj Malick Sy séjourne dans le Djolof et le Sine Saloum où il approfondit ses connaissances coraniques. 
 
De retour au Fouta Toro à l'âge de 18 ans, il rencontre de nombreux marabouts, dont certains appartenant à la famille maraboutique des Idouali, qui l'initient au tidjanisme. El Hadj Malick Sy adhère à cette confrérie et continue d'approfondir sa formation religieuse au sein du tidjanisme, étudie la jurisprudence islamique et noue des relations avec Fez. 
 
 
Ses nombreux écrits consacrés à des commentaires du Coran, à la vie du prophète Mohammed et à la poésie lui valent une grande réputation dans le domaine spirituel et intellectuel. 
 
En 1889, il entreprend un pèlerinage à la Mecque. A son retour il s'installe à Saint-Louis puis à Tivaouane en 1902. 
 
Son influence se répand dans tout le Sénégal et sa popularité est très grande chez les croyants des villes. 
 
Tivaouane, où il fait construire une grand mosquée, devient la capitale spirituelle des tidjanes. 
 
A sa mort en 1923, tous les musulmans mourides comme tidjanes portent le deuil. 
A l'anniversaire de la naissance du prophète, le Gamu, des milliers de fidèles se rendent chaque année en pèlerinage, sur la tombe d'El Hadj Malick Sy. 
 
 
 
 
De l'animisme, à l'islam et au tidjanisme 
 
 
L'islam pénètre au Sénégal surtout à partir du Fouta Toro islamisé dès le XIe siècle, pour se substituer progressivement à l'animisme des royaumes du Waalo, du Kayor, du Baol, du Sine Saloum... 
 
Cette propagation le plus souvent pacifique, menée par les Sénégalais eux-mêmes, contribue à lui ôter son caractère de religion étrangère. 
 
Certains traits communs entre l'animisme et l'islam et sa souplesse d'adaptation expliquent sa rapide diffusion. 
 
Dans l'islam comme dans l'animisme, vie familiale, sociale et religieuse sont étroitement liées et s'interpénètrent. 
 
Esprits et génies sont assimilés aux Djinn, créatures surnaturelles, invisibles soumises à Dieu. 
 
L'islam tolère de nombreuses pratiques traditionnelles ; la polygamie est admise par le coran jusqu'à quatre épouses traitées à égalité, la grande famille, lieu de solidarité et d'entraide n'est pas bouleversée. 
 
En outre l'islam présente une foi simple vouée à l'unité de Dieu et à son prophète, une conversion sans difficultés avec la récitation de quelques versets du Coran et le choix d'un prénom musulman. 
 
L'adhésion à cette religion apporte une ouverture sur le monde en introduisant le croyant dans une communauté internationale à forte cohésion spirituelle et accorde prestige au fidèle au retour du pèlerinage à la Mecque. 
 
El Hadj Malick Sy assiste à la fin du XIXe siècle à l'essor des villes. Avec la dislocation de la société traditionnelle le nouveau citadin est coupé de son milieu familial et les masses urbaines ont de nouveaux besoins. 
 
La création d'écoles coraniques avec pour maîtres des marabouts tidjanes pour la prise en charge de l'éducation religieuse des jeunes favorise l'expansion de la confrérie. 
 
Pour El Hadj Malick Sy la France a délivré la société de l'arbitraire des tyeddo des souverains belliqueux, elle a établi la paix, l'ordre et la stabilité mais l'Islam permet d'éviter la perte d'identité face à un système français assimilateur et dominateur, en sauvegardant le droit musulman en matière de mariage, de famille, de succession... 
 
 
El Hadj Seydou Nourou Tall, guide spirituel des tidjane 
 
 
Grande figure religieuse, grand marabout estimé et respecté en Afrique, El Hadj Seydou Nourou Tall est le petit fils d'El Hadj Omar Tall, marié à l'une des filles d'El Hadj Malick Sy. 
 
El Hadj Seydou Nourou Tall. 
 
 
Homme rigoureux sur le plan moral, conciliant, doté d'une vaste culture, toujours préoccupé du devenir de l'homme, il aimait recevoir les fidèles assis autour de lui sur des nattes devant son domicile du Plateau à Dakar. 
 
Par sa longévité, il a vécu les époques charnières de l'histoire, celles qui précèdent la pénétration européenne, la colonisation et les indépendances. 
 
Il meurt à Dakar le 25 janvier 1980, à l'âge de 116 ans. 
 
 
Les premiers successeurs d'El Hadj Malick Sy 
 
 
Le Khalife général, Seydi Ababacar Sy 
 
 
Seydi Ababacar Sy. 
Fils aîné d'El Hadj Malick Sy, homme ouvert aux autres, tolérant, prêchant la conciliation et le rapprochement social, il disparaît le 25 mars 1957.  
 
Le Khalife général El Hadj Mansour Sy 
 
Frère de Seydi Ababacar Sy, il meurt quatre jours après lui. 
 
El Hadj Abdoul Aziz Sy 
Khalife des tidjanes en 1957.  
El Hadj Abdoul Aziz Sy. 
 
 
 
 
 
 
 
 
LA DISSIDENCE TIDJANE, DU NIASSISME AU HAMALLISME 
 
 
Le rôle et l'importance des marabouts 
 
 
Avec la disparition des royaumes à l'époque coloniale et de tout pouvoir légitime émanant de la société africaine traditionnelle, les marabouts comblent le vide laissé par la vacance du pouvoir local dans les villages. 
 
Défenseurs du mode de vie africain ils offrent aux populations une consolation spirituelle et morale face aux changements générés par la domination française. 
 
Pour de nombreux fidèles, l'islam s'incarne dans leurs marabouts et leurs paroles revêtent autant d'importance que les citations du Coran. 
 
Leurs fonctions sont multiples : Lettrés et hommes de savoir ils s'occupent des écoles coraniques et de l'éducation des jeunes, dirigent la récitation des chants religieux et des litanies. Dans le domaine social, ils arbitrent les litiges, maintiennent la concorde du groupe, redistribuent aux plus démunis une partie des aumônes et des dons qu'ils reçoivent, célèbrent les mariages... possesseurs d'attributs surnaturels, ils peuvent conjurer les malheurs d'autrui, confectionner des gris gris... ils s'intéressent aux pratiques agricoles, aux activités d'échanges...  
 
 
 
 
Le rôle du marabout Ibrahima Niass 
 
 
En 1924, le marabout refuse de reconnaître l'autorité de la famille des Sy et fonde une branche tidjane autonome. 
 
El Hadj Ibrahima Niass, fils de marabout et petit fils du forgeron de Djolof, fait des études en Mauritanie et s'établit à Kaolack. 
 
Homme cultivé, il crée en 1910 une zaouia, centre de formation islamique où il initie de nombreux disciples et écrit de nombreux ouvrages religieux. 
 
Grand voyageur en Afrique et en Orient, il rencontre lors d'un pèlerinage à la Mecque en 1951, l'émir tidjane de Kano qui surpris par sa science et sa culture lui demande d'enseigner à son fils qu'il envoie à Kaolack. 
 
C'est le début pour Ibrahima Niass d'une grande influence auprès des tidjanes du Nigéria septentrional. Il meurt en 1975, son fils El Hadj Abdoulaye Niall, aussi érudit que son père lui succède. 
 
 
Les origines du hamallisme 
 
 
Une dissidence nait dans la région de Tlemen en Algérie, concernant le choix des successeurs de Cheikh al Tidjani, accusés de trahir la confrérie car trop complaisants vis à vis des "infidèles". 
 
L'un d'entre eux, Sidi Mohammed Ben Ahmed, s'établit dans la région de Nioro du Sahel au Mali. Il rallie à sa cause une partie de la population restée fidèle aux guerres menées par El Hadj Omar Tall et son fils Ahmadou et des mécontents de l'attitude des marabouts fidèles au Khalife général des tidjanes. 
 
En apparence, la dissidence tidjane ne repose que sur un désaccord à base rituelle, concernant les prières récitées sur un chapelet de 11 grains au lieu des 12 grains habituels. 
 
A la suite de troubles, Sidi Mohammed Ben Ahmed est déporté à Dakar où il meurt en 1904. 
 
 
 
Le rôle de Cheikh Hamallah 
 
 
Un nouveau partisan du chapelet à 11 grains, Cheikh Hamallah donne le nom à son groupe, devient plus intransigeant et prophétise que "le véritable règne de l'islam libre va bientôt venir". Il s'en prend à certains marabouts tidjanes et aux membres de la famille Sy de Tivaouane. Les autorités coloniales le déportent en Côte d'Ivoire. 
 
Réagissant à cette mesure il modifie le rite tidjane, suscitant l'hostilité accrue d'autres adpetes mais ralliant à sa cause un petit neveu d'El Hadj Omar Tall réputé pour sa sainteté Thierno Bokar, plus connu sous le nom de "sage de Bandiagara". 
 
La médiation d'El Hadj Seydou Noursou Tall qui rencontre Cheikh Hamallah en 1937 à Nioro du Sahel, réconcilie les deux familles tidjanes. 
 
Mais peu après le départ du guide spirituel des tidjanes, les hostilités reprennent. 
 
Des affrontements entre maures, parmi lesquels le mouvement hamalliste avait fait de nombreux adpetes, provoquent près de deux cents victimes à la frontière entre le Soudan et la Mauritanie. 
 
Les autorités coloniales, peu complaisantes envers Cheikh Hamallah, le rendent responsable de cette situation et le déportent en Algérie puis en France où il meurt en 1942. 
 
Le courant hamalliste etAIT d'abord un mouvement d'opposition aux autorités coloniales plus qu'un mouvement religieux nouveau. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  
(c) Mamadou NDIAYE - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le
3.03.2010